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  • La Charité maçonnique ?

    C’est Paul qui, le premier, dans son inoubliable Epitre (ICorinthiens 13, 13) énonce ce ternaire essentiel à toute la pensée chrétienne, ce que la tradition postérieure nommera les trois vertus théologales : foi, espérance, et charité.

    Le dernier mot est aujourd’hui dévalué aux yeux de beaucoup et c’est sans doute pourquoi les traductions récentes ont remplacé le mot « charité » (lat. caritas) par celui « d’amour » qui tend à traduire plus justement le mot grec d’origine (car les Evangiles ont été rédigés en grec, ne l’oublions pas !), à savoir agapè.

    Le mot agapè est utilisé pour la première fois par Paul, justement, pour désigner cette forme d’amour qui n’est ni l’amour sensuel, charnel (eros), ni l’amitié (philia). L’agapè, l’amour fraternel qui introduit entre les êtres une communauté spirituelle, une fraternité de l’âme et de l’esprit.

    Mais cette substitution est souvent ignorée par ceux qui, éloignés de toute tradition religieuse, oubliés des subtilités textuelles des Ecritures, ne voient le mot « charité » que sous sa caricature : tout un vieux passé ressurgit alors, fait de bienveillance paternaliste sur fond d’ouvroirs paroissiaux ou des dames patronnesses « font la charité » à de « dignes pauvres » et maintiennent par cette sollicitude jugée suspecte une distance sociale et surtout un état de sujétion qui préserve la place des riches et celle des pauvres…

    Tout n’est pas faux dans ce portrait à charge, au demeurant. On préfère aujourd’hui, notamment dans certains milieux maçonniques « adogmatiques », le mot de « solidarité ». C’est du reste devenu un des lieux communs du discours politiquement correct. C’est aussi un très joli mot, puissant et généreux. Mais on pardonnera, je l'espère, au maçon chrétien que je suis, de lui préférer encore le mot amour…

    L’agape, en souvenir de celle, fondamentale, qui réunit pour un banquet éternel le Christ et ses Apôtres, est une notion familière aux francs-maçons : elle fut introduite par le grade de Rose-Croix qui, précisément, célèbre à la fois les trois vertus théologales et évoque la Cène pascale…

     

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    Il est de très nombreux pays dans le monde ou la franc-maçonnerie n’a pas pour vocation essentielle et fondamentale de « changer le monde », de réformer la société ou de disserter sur l’avenir de l’éducation ou de la protection sociale – tous sujets importants pour tout citoyen et qui méritent en effet une attention soutenue. Pour la très grande majorité des francs-maçons de la planète, outre sa vocation initiatique et morale, la maçonnerie a pour « face visible », la charité…

    Les Charities, c’est-à-dire les organisations de bienfaisance satellites des Grandes Loges ont, notamment dans le monde anglo-saxon, une importance considérable. Des sommes énormes y sont collectées chaque année pour soutenir des fondations de recherche, des hôpitaux, des associations caritatives aux spécialisations diverses – car la détresse humaine est en effet d’une variété infinie. Les francs-maçons anglo-saxons organisent volontiers des Charity Dinners  au cours desquels en « surpayant » volontairement l’assiette que l’on vous présente, on donne des fonds pour financer ces actions concrètes.

    La condescendance dont témoignent parfois certains maçons français « engagés », à l’égard des maçonneries anglo-saxonnes « qui ne travaillent pas », qui « ne font que du rituel », a quelque chose d’assez consternant. Outre que c’est une vision très simpliste de la réelle complexité de ce monde qu’ils ignorent en fait, c’est surtout faire bon marché de cet engagement coûteux et volontaire pour diminuer effectivement – et pas seulement en énonçant de grands principes – les souffrances humaines et dont les francs-maçons, dans de très nombreux pays, tirent une légitime fierté.

     

     

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    La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) est, à ma connaissance, la seule organisation maçonnique en France à susciter ce genre de manifestation. Son prochain Gala de Charité – le mot n’a pas été évité ! – aura lieu à Paris le vendredi 14 novembre prochain. Je ne saurais trop recommander à ceux et celles d’entre vous qui sont sensibles, surtout par les temps qui courent, à cette aspect de la vie maçonnique, de s’inscrire non seulement pour passer en fraternelle compagnie une joyeuse et sympathique soirée, mais aussi pour faire en sorte que leurs réjouissances d’un soir aide à soulager des souffrances réelles. La GLTSO soutient notamment la Chaine de l’Espoir, une organisation médicale qui permet à des enfants porteurs de graves malformations cardiaques et qui résident dans des pays où les moyens chirurgicaux font cruellement défaut, d’être gratuitement pris en charge et soignés.

     

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