Vendredi et samedi s’est donc déroulée à Paris, dans le cadre flatteur de la Bibliothèque nationale de France (site François Mitterrand), la Conférence Mondiale consacrée à l’histoire de la franc-maçonnerie et aux sujets associés (World Conference on Fraternalism, Freemasonry & History :Research in Ritual, Secrecy, and Civil Society).
Ces deux jours avaient été précédés d’une session spéciale de travail sur les manuscrits Francken dont quatre exemplaires ont été présentés par le Musée de la franc-maçonnerie, rue Cadet à Paris.
Ces journées ont été denses et il faut ici remercier les organisateurs américains, et en premier lieu Paul Rich, d’avoir créé cet évènement à Paris. De nombreux chercheurs et personnes intéressées par la recherche en maçonnologie se sont rencontrés, ont pu échanger et écouter des conférences ou prendre part à des ateliers. Les érudits maçonniques français étaient à peu près tous présents, aucun nom important en ce domaine ne faisait défaut.
Je retiens pour ma part quelques moments forts.
Dès l’ouverture, vendredi matin, le grande conférence de John Cooper, Passé Grand Maître de Californie, sur la « Régularité », a permis non seulement de confirmer la tradition iconoclaste des francs-maçons de la côte Est des USA, mais encore de mesurer la complexité d’un sujet que les Français comprennent souvent si mal.
Samedi matin, la session spéciale des Quatuor Coronati de Londres, loge-mère de la recherche maçonnique dans le monde, en présence notamment de Brent Morris et de Yasha Beresiner, mais aussi de mes amis de longue date, John Acaster, John Belton et John Wade, des érudits respectés outre-Manche que j’ai eu plaisir à écouter et avec qui j’ai pu avoir divers échanges intéressants. Le grand bonheur de ces événements tient justement dans ces rencontres toujours enrichissantes !
Le samedi, toujours, la grande conférence en deux parties – dont je n’ai pu suivre que la seconde – sur l’histoire du compagnonnage, par Jean-Michel Mathonière, qui s’impose comme le spécialiste le plus compétent, le plus érudit, toujours si agréable à écouter, sur un sujet passionnant mais dont l’historiographie est peuplée, elle aussi, de mythes coriaces auxquels le travail patient et rigoureux de Jean-Michel assène quelques rudes coups…
Samedi après-midi, en compagnie de Pierre Mollier, Louis Trébuchet et Jacques Simon, j’ai participé à une table-ronde consacrée à la « Maçonnerie écossaise en France au XVIIIème siècle » qui nous a permis, devant une centaine de personnes, dont de nombreux anglo-saxons (il y avait une traduction simultanée dans les deux sens, ce qui était une excellente initiative), de faire le point sur les découvertes opérées en ce domaine au cours des années récentes et d’établir aussi la liste des questions que demeurent encore partiellement ou totalement sans réponse certaine.
Enfin, dès le samedi matin, circonstance particulière et émouvante, un prix spécial, le Kilwinning Award, m’a été remis au titre du travail accompli en plus de quarante ans par Renaissance Traditionnelle. Je n’ai pu qu’y associer immédiatement mon vieil ami et compagnon sur la route caillouteuse de la recherche, Pierre Mollier, depuis plus de vingt ans véritable cheville ouvrière de cette revue déjà connue au-delà de la France mais qui recevait ainsi une consécration internationale.
Juste le temps pour moi de dire quelques mots lors de la remise du prix....
(Vers la gauche, le Pr Margaret Jacobs et plus à droite Jean-Michel Mathonière).
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Enfin samedi midi, en compagnie d’Alain Bauer, nous avons remis, en tant que co-fondateurs de l’Ordre Maçonnique de La Fayette en 2003, les insignes de Grand-Croix de cet ordre à Margaret Jacobs, universitaire américaine de grand renom dans le domaine de l’histoire maçonnique européenne au XVIIIème siècle, et à Paul Rich, président et organisateur de la Conférence mondiale.
Rendez-vous est d’ores et déjà pris à Paris pour la prochaine Conférence mondiale, en 2017, à l’occasion du 3ème centenaire de la création de la Grande Loge de Londres !...
Le Diplôme !
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P.S. A ma grande surprise, l’organisation de la Conférence avait prévu de distribuer aux VIP de cette manifestation l’adaptation américaine d’une petit ouvrage écrit par Alain Bauer et moi-même l’an passé, et récemment publié en anglais sous le titre Freemasonry : A French view. Une présentation à la fois objective et critique de la culture maçonnique française dans toute sa complexité, à l’intention des francs-maçons anglophones…