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Vient de paraitre !

Voici le dernier ouvrage, à cheval sur l'histoire et l'actualité, que j'ai consacré à un problème qui nous occupe tous et toutes depuis au moins deux ans...

 

 

 

Je vous livre ici l'Avant-propos du livre :

 

« Il faut vivre comme on pense, sans quoi l'on finira par penser comme on a vécu. » (Paul Bourget, Le Démon de midi)

 

Avant-propos

Ce petit livre est né d’un vif agacement : celui que j’ai éprouvé, au cours des deux dernières années, face aux postures artificielles et aux faux semblants qui ont émaillé le paysage maçonnique français (PMF), suite à ce qu’il sera convenu de nommer, dans les futurs ouvrages d’histoire, « l’Appel de Bâle » (juin 2012).

Ici ou là, pour s’y rallier comme pour le dénoncer, pour le défendre comme pour le pourfendre, les uns et les autres ont adopté des positionnements tactiques parfois difficiles à déchiffrer autant qu’à tenir, délivré des discours d’une ambigüité confondante ou fait appel, pour soutenir leur cause, à des « experts » maniant le double langage ou travestissant les faits, davantage en vertu de stratégies personnelles que pour éclairer honnêtement l’opinion maçonnique.

Il en est résulté un désordre navrant qui n’a pas grandi l’image de la franc-maçonnerie française. Même si l’on oublie les insultes et les invectives d’une violence incroyable qui ont fleuri sur les forums et dans les blogs – mais qui en disent quand même long sur ce que la franc-maçonnerie représente pour leurs auteurs !  –, ce regrettable épisode n’a fait que traduire, une fois de plus, la troublante incohérence du paysage maçonnique français : je ne parle pas ici de sa diversité, qui est une donnée incontournable et définitive de son histoire, mais de ce qui est supposé lui donner malgré tout une identité commune.

Le marqueur « régularité » a concentré sur lui des débats et mis au jour des fractures qui vont bien au-delà du naufrage annoncé [1] d’un dossier mal ficelé depuis le début. L’Appel de Bâle a été le révélateur d’une vision et d’une pratique de la maçonnerie qui prévalent en France depuis bien plus d’un siècle et condamnent cette dernière à vivre régulièrement les soubresauts de querelles assez ridicules, dans la mesure où elles reposent le plus souvent sur une inquiétante méconnaissance des fondamentaux de la tradition maçonnique, des aléas de l’histoire de la franc-maçonnerie et, plus encore, sur une ignorance profonde de ce qu’elle est réellement à travers le monde, pour l’immense majorité des francs-maçons qui peuplent la planète.

Cet improbable vaudeville en quoi consiste la chronique de la maçonnerie française depuis quelques décennies, fait de déclarations martiales et de claquements de portes, où des dignitaires peu ou mal  inspirés – et surtout très mal informés – perdent d’innombrables occasions de se taire, traduit en fait un problème plus essentiel – et donc plus grave, mais aussi plus intéressant…

Ce qui a été mis en jeu une fois de plus, à travers la tragi-comédie des derniers mois – dont le seul aboutissement tangible et d’avoir rendu encore plus compliqué le PMF et attisé de nombreuses rancœurs qui mettront du temps à se résorber –, c’est sans doute le caractère très atypique du modèle maçonnique français, dans le concert maçonnique mondial – ce qui, en soi, n’est pas nécessairement un problème – mais c’est surtout la nature très « hexagonale » d’une maçonnerie qui, « régulière » ou non, a fortement tendance à absolutiser ses choix, à réduire à son identité propre et particulière l’institution maçonnique dans son ensemble et même, comble de tout, à l’ériger en norme universelle !

C’est au confluent de cette actualité qu’il faut dépasser, de ces contradictions qu’il faut tenter de démêler, et de cet aveuglement auquel il faut s’efforcer de porter remède, que j’ai souhaité présenter le bref essai que voici.

Je l’ai voulu sincère et sans arrière-pensée – nul ne peut me reprocher d’avoir jamais dit le contraire de ce que je pensais, ni fait le contraire de ce que j’avais dit. Je me suis également imposé d’en désigner les sources et d’en préciser les références, mais je ne prétends à aucune infaillibilité et je le propose comme une contribution honnête, mais naturellement susceptible de critiques, à un débat difficile.

Mon but, toutefois, n’est pas de tromper mes lecteurs, ni de leur dorer la pilule par veulerie ou par calcul, ni de les entraîner dans des impasses. Mes choix maçonniques sont connus et n’interfèrent pas ici car je n’y défends aucun camp : il serait temps que la distance par rapport au sujet que l’on traite, comme il sied dans le milieu académique où jadis la franc-maçonnerie recruta tant de ses adeptes, devienne aussi la norme du débat dans le monde maçonnique français.

Je m’efforce, quant à moi, en écho à Paul Bourget que j’ai cité plus haut et que je paraphrase ici légèrement, et en contrepoint à l’exemple de trop fameux « historiens incontournables », de vivre dans ma vérité, fût-elle discutable, plutôt que dans le mensonge dissimulé – et  toujours méprisable.  

 



[1] Notamment par M. Barat, A. Bauer et moi-même dès le mois de septembre 2013 dans Les promesses de l’aube, et le même mois sur mon blog  dont j’extrais le passage suivant : « On utilise des mots dont on ignore le sens, on invoque des Basic Principles dont on méconnait la nature et, par-dessus tout, on parle de régularité sans mesurer ce qu'elle signifie ni surtout ce qu'elle implique. Comment s’étonner, après cela, que la pagaille et la cacophonie s'installent, sur fond d'aigreurs et de postures belliqueuses ? »...

(http://pierresvivantes.hautetfort.com/archive/2013/08/28/temp-52c8b50124dfeda9e03e76f0852ec258-5150625.html)

 

 

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