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"On ne remercie pas en franc-maçonnerie - et on ne s'excuse pas non plus"...

 

Encore une « brève de parvis » qu’on répète à satiété sans jamais expliquer pourquoi, en loge, on devrait ainsi s’affranchir des règles élémentaires de la courtoisie, de la politesse et de la cordialité…

Là encore, on en chercherait vainement la source au XVIIIème et même au début du XIXème siècle - à une époque où tous les Frères se vouvoyaient encore ! Cette idée, comme beaucoup de celles qui ont inspiré des usages discutables de la pratique maçonnique courante, a été introduite très tardivement, quand la franc-maçonnerie est devenue plus politique que philosophique ou initiatique.

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Les manuels de "savoir-vivre maçonnique" en usage en Angleterre

ne proscrivent  évidemment ni les remerciements, ni les excuses...

Dans une vision progressiste et socialisante, la lutte contre les puissants et pour « l’émancipation sociale » a entrainé l’idée que des actes aussi simples que la demande d’excuse ou les remerciements étaient la marque infaillible de l’hommage que les faibles – ou les "opprimés" – faisaient par obligation aux élites dominantes – les "oppresseurs" ! Le franc-maçon, à l’avant-garde du combat social, se devait de renoncer à ces manifestations de servilité. Dans cette ambiance intellectuelle nouvelle, le principe de l’égalité foncière de tous les Frères a peu à peu imposé l’idée qu’ils ne se devaient ni excuse ni remerciement…

On peut comprendre et même respecter les motifs qui ont inspiré ces conceptions malgré tout étranges, notamment en les replaçant dans leur contexte historique. Il n’empêche qu’on peine beaucoup à leur trouver une justification réelle et que, de nos jours surtout, elles apparaissent à la fois surannées et un peu ridicules, surtout quand on les répète comme une incantation à chaque fois qu’on s’apprête à faire précisément ce qu’elles déconseillent : « Je sais qu’on ne doit pas remercier en maçonnerie, néanmoins je vais le faire exceptionnellement… ».

On peut aussi considérer que, lorsque l’on reçoit des félicitations en loge, on n’a pas nécessairement à faire à un corrupteur potentiel mais le plus souvent à une Soeur ou à un Frère heureux d’avoir entendu quelque chose d’intéressant ou d’utile, et qu’on n’en devient pas nécessairement l’obligé si on les remercie simplement ; il n’est donc pas interdit de lui témoigner le plaisir qu’on éprouve à recevoir ses compliments – l’objet de la maçonnerie, c’est d’être heureux et il n’est pas scandaleux de le montrer. Enfin, lorsque l’on s’est trompé en quoi que ce soit, il n’est pas forcément indécent de s’en excuser auprès de ceux que l’on ne considère pas pour autant comme des supérieurs : mais il est vrai que les Frères et les Soeurs, de leur côté, ne sont pas non plus obligés de pardonner…


PS : Merci à Julien L qui m'a donné l'idée de ce post !

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