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Dans la presse de ce mois…

La dernière livraison de Franc-Maçonnerie Magazine fait une large place à la Conférence internationale qui doit se tenir à Paris, la semaine prochaine et, à cette occasion, publie un entretien au cours duquel j’ai évoqué les relations entre la recherche maçonnique et les cercles universitaires, en France et dans le monde anglo-saxon.

 

« La franc-maçonnerie à l'université. Est-ce bien sérieux ? »  

 

Les 29 et 30 mai la Bibliothèque Nationale de France accueillera un évènement sans précédent en réunissant pour la première fois les plus grands noms de la recherche scientifique à travers le monde sur le thème de la franc-maçonnerie et plus généralement des sociétés fraternelles. Orchestré par la revue universitaire américaine on-line Ritual, Secrecy and Civil Society, dirigée par Paul Rich de la George Mason University, le colloque mettra en avant les travaux pionniers conduits par les « Friendly societies » dans les mondes britannique et américain, mais aussi les compagnonnages en France ou en Allemagne, ou encore certaines organisations ouvrières, utilisant rituels et « secrets symboliques ». L’historien et chercheur Roger Dachez, intervenant des deux journées revient sur les enjeux majeurs d’un colloque qui se veut aussi l’occasion de montrer que la franc-maçonnerie constitue à part entière un sujet de recherche. Une évidence au sein des milieux universitaires américains et Anglo-saxons encore peu partagée par leurs homologues français pour qui la franc-maçonnerie reste considérée comme un sujet sulfureux et polémique. 

Propos recueillis par Hélène Cuny

….la suite à lire dans le n°40 :

 

 

 

L’Express consacre sa une, un peu « accrocheuse » à Manuel Valls et à son parcours maçonnique.

 

 

François Koch m’a également interrogé sur les rapports actuels entre la franc-maçonnerie et la sphère politique - sous l'angle historique, le seul qui me concerne !  Je vous livre ici le texte de cette interview  (vous pouvez aussi la consulter directement sur le site de L'Express):

 

F.K. : Après les années 1960, à quels moments les frères ont-ils eu encore un vrai pouvoir sur le gouvernement ?

R.D. : Après guerre, les francs-maçons ont joué un rôle politique majeur à deux reprises. La première fois, après mai 1968, lorsque le Grand Orient de France (GODF) a une expression très engagée à la gauche de la gauche avec les grands maîtres Jacques Mitterrand (1), sénateur de l'Union progressiste, proche des communistes, et Fred Zeller, ancien secrétaire de Trotsky. La seconde fois, après mai 1981, où les grands maîtres du GODF Paul Gourdot et Roger Leray interpellent le  gouvernement d'union de la gauche pour qu'il mette en œuvre les réformes promises. François Mitterrand et son cabinet étaient agacés par les interventions politiques incessantes des dignitaires francs-maçons. En 1984, ils demandent l'application du programme socialiste sur le service public unifié de l’Éducation nationale, sujet qui tient particulièrement à cœur aux frères. C'est pour les maçons un échec terrible puisque le gouvernement a reculé après la manifestation monstre dite « pour l'école libre », rassemblant toute la droite. Depuis, les francs-maçons ne s?expriment plus de manière bruyante et consensuelle.
 

F.K. : Y a-t-il un lien entre cette perte d'influence continue depuis quarante ans et la croissance des effectifs de 38 000 en 1970 à 177 000 aujourd'hui ?

R.D. :  Les deux phénomènes se produisent en tout cas parallèlement. C'est la période au début de laquelle entrent en maçonnerie ceux qui ont « fait Mai 68 » et constatent que le gouvernement de gauche ne change pas le monde. Ces déçus de l'action politique classique, souvent venant de la gauche, cherchent en maçonnerie une troisième voie, pas seulement pour faire avancer des idées : ils veulent aussi vivre une recherche symbolique et une vie fraternelle.

 

F.K. : Quelle est la situation aujourd'hui ?

R.D. : Les pouvoirs publics consultent les obédiences sur la bioéthique ou la fin de vie. Mais la franc-maçonnerie n'est plus une force para-politique, elle tente juste de pallier le passage à vide des partis. Alors que les Français ne croient plus beaucoup à l'action politique, le GODF cherche à revenir dans le jeu non pas pour faire de la politique à l'ancienne mais pour délivrer un message que les partis ne portent plus, pour montrer un projet, un espoir, une voie, défendre des valeurs. La franc-maçonnerie sait que son influence ne se mesure plus au nombre de parlementaires ou de ministres initiés, d'autant plus qu'ils ne sont plus la voix et l'instrument du projet des obédiences, comme au début du XXe Siècle. Par exemple, Daniel Keller, le grand maître du GODF, parle de l'avenir de l'Europe, des enjeux écologiques, des sujets nouveaux pour les francs-maçons. Mais la franc-maçonnerie est plurielle : les obédiences dites sociétales, principalement le GODF, ne sont plus vraiment majoritaires.
 

(1)     Sans aucun lien avec François Mitterrand.

 

 

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